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Parfois le temps
Nous laisse répit

Sans raison ;
Sans sommations

Notre esprit s'interroge
Tout d'abord confiant

En notre sens du bon sens

En l'impossibilité
Qu'advienne "autre chose"

   
Nous nous éveillons ,

Prêts à affronter
Les impératifs

Les obligations
Les ultimatum

Et nous voilà soudain ,
Par quelque agressif miracle

Cherchant en vain
Notre lot de charge

Mais rien ne vient ;

Pas la plus petite menace
Pas la plus infime terreur

RIEN !

Ormis une absence effrayante
D'ORDRES

 

   

L'u ...

 

L'Univers a du s'effondrer

Pendant que nous dormions

Ce qui DOIT être n'est plus

Nous voilà tournant à vide

Dans le néant de l'inconnu :

   
NOUS N'AVONS 
 
  RIEN A FAIRE ! ! !
   
Mais c'est impossible ! ! !
 
L'appel résonne , répété ,
Encore et encore
 
Comme un agneau
Appelle sa mère
 
Parce qu'il ne la sait pas ...
Trop éloignée pour l'entendre
 
Folie que tout cela
Non-sens sournois !..
 
C'est notre mémoire
Qui défaille
 
C'est notre faiblesse

Qui nous leurre

C'est un piège de la vie
Une tentation Satanique
 
Notre existance entière
Le prouve :
 
Tout a été fait
Pour que cela n'arrive pas
    A notre insu
On a du nous droguer ... 
 
Il faut réagir !..
Contre-attaquer !..
 
Nous ne trouvons pas ?
Certes !..
 
Et pourtant nous avons cherché ?
Certes !..
 
Vraiment bien cherché ?
Sans nul doute !..
 

Eh bien ça - ne - veut - rien - dire ! ! !

Rien ni personne ne  peut
 
Nous priver de nos devoirs
Nous déposséder de nos peurs
 
Ce sont nos seuls moteurs
Nos seules sources d'énergie ;
 
Nul ne peut nous livrer
Ames et corps liés
 
Au gouffre de la liberté
Aux affres du planning VIDE
Nos corps ont été ...
 
Programmmés avec soin
Enlaissés d'artificiel ;
 
La nature s'est tue ,
Muselée à grand peine
 
Par la menace d'échouer
Par la terreur d'être en faute
Nul ne peut nous enlever
Le collier de notre labeur
 
Tant il s'est incrusté
Dans les chairs de notre quotidien
 

Et pourtant ...

Et pourtant voilà nos âmes
En proie à l'envol
 
Elles que nous avions enchaînées
 
Avec tant de râge
Avec tant de regrêts
 
A l'anneau si bien fermé ,
Si puissant et si lourd
 
Qui nous retenait
A l'immuable
 
Qui nous arrachait
Aux courants
Pourtant nous voilà prêts
A franchir ce seuil
 
Impalpable et terrifiant
 
... Parce que nous savons où il mène
Parce que nous savions où il mène ...
 
Autrefois ...
 
Quand nous avions encore le droit
De rire et de rêver
 
Pour puiser dans nos rêves
La force de rire de nos réalités
Nous somme tous persuadés
Que ce droit nous a été retiré
 
C'EST FAUX ! ! !
Tout simplement ... Faux !..
Il ne nous a pas été retiré
Il a été confié à notre garde
 
On nous l'a progressivement
... Délégué ...
Nul n'a dit : Je t'interdis ! ! !
Seul un fou ferait cela
 
Nul n'a prétendu décider
De ce que nul ne contrôle
 
Souvenons nous ...
Les mots disaient :
 
Tu es grand , maintenant ,
C'est à toi de décider
 
Tu dois mettre chaque chose à sa place
Tu ne peux plus tout mélanger
LE DESORDRE ! ! !
Le mauvais mélange
 
Voilà à quoi nous associons
 
Le rêve
 

L'espoir

   

et pourquoi donc ? ? ?

 
   
Parce que nos rêves d'enfants
ont quelque peu perturbé
 
Voici tant de temps
Nos balbutiements d'adultes ?
 
Parce que notre apprentissage
Du classement de nos idées
 
N'a pas été instantanné ?
 
Parce que nous n'avons pas eu
La Science Infuse
 
De la part des chose ...
Du devenir d'adultes ?..
Mais quel est donc
Le taré congénital
 
Le fou dangereux
Le maniaque sordide
 
Qui a mis dans nos têtes
Cette idée grotesque ,
 
Instrument de nos destructions ,
Arme de tous nos ennemis ,
 
Qui prétend que le rêve
Ne saurait être que ... 

CELUI !.. de l'enfant ? ? ?

   
L'adulte serait-il donc
Un liquide , un minéral ?
 
Pour être incapable de créer
D'engendrer ou même seulement
D'insuffler une vie ...
De générer une pensée ? ? ?
L'enfant rêve ... Parce qu'il rêve
L'enfant rêve ... Parce qu'il est un enfant
 
Mais l'enfant n'a pas de monopoles
Il ne régit pas de "trusts"
 
Il se contente d'utiliser
Ce qui existe à l'état naturel
 
Il se contente de profiter

De ce qui lui vient sans artifices (* )

L'adulte se doit de contrôler
Autant qu'il le peut
 
Les flux et relux
De ses pensées , de ses émotions
 
Certes !..
 
Mais le dictionnaire aurait-il
Tant évolué depuis notre enfance
 
Que le verbe contrôler
Y signifie désormais
  Détruire ? ? ?
   
Je n'ai pas connaissance de ce fait
 
   
L'adulte construit ...
Des rêves d'adultes
Tout comme l'enfant ...
Construisait des rêves d'enfant
L'ADULTE GERE L'ORDRE ! ! !
... répond l'automate
 
Et alors ? ? ?
Quel ordre peut-il y avoir
 
Lorsqu'il n'est plus rien
Lorsque tout a été jeté (?)
 
Montre moi donc
 
Comment tu ordonnes le néant
Comment tu ranges le vide
Pauvre con !..
Parce que c'est CA ...
Qui nous tombe dessus
 
A cet instant déplacé
Où notre éveil inhabituel
 
Doit soudainement affronter
 
Le vide du trop d'ordre
L'appel du placard bondé
Et c'est justement LA ...
A cet instant accidentel
 
Dérangeant à l'extrème et
Effrayant à ... tort
 
Que nous est offerte
Cette possibilité fabuleuse
 
De ré-ouvrir le placard ...
  De nous ressouvenir ...
De commencer ; Enfin !..
 
  A redevenir maîtres
De nos existences
De notre I-den-ti-té
 
De re-créer , à âmes nues ,
Ce que l'enfant que nous étions

 

Se contentait de recevoir

De façonner avec toute la force
Que nos épreuves ont développée

 

Ce qui , hier , n'était qu'un jouet

   
Soyons pragmatiques ! ! !
 
Cet instant , nous l'avons tous vécu
Cet instant , nous l'avons tous renié
TROP glissant , TROP dangereux
TROP tentant , TROP incertain
 
TROP ... De toute façon
Eh bien NON ! ! !
 
Il n'est aucune situation
Qui n'offre pas d'alternative
 
Et nous ne pouvons pas savoir
De quoi est fait ...
 
Ce dont nous ignorons TOUT !..
 
Il n'est rien de réel
Pour nous interdire ce seuil
 
Seuls nous-mêmes
Nous en barrons l'accès
 
Mais pas par raison ;
Par ignorance ...
Et si nous le franchissons ;
Si nous trouvons cette force ,
 
Qui n'a de colossale
Que l'idée que nous nous en faisons ,
 
De faire taire un instant
Les amalgames qui nous castrent
 
D'essayer , rien qu'une fois ,
D'adorer un autre Dieu que le néant ,
 
Nous ouvrons alors la porte
Vers une autre dimension
 
Du temps et de la dignité
  De la pensée faite réalité :
 
La Saison des Anges
Maadema


 
 
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* NOTE : Ceci est une texte littéraire ... Pas une thèse de psychologie !

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