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Marron |
Je
me souviens
De ces moments volés Volés
au temps
|
De
ces taches de brillance
Au beau milieu du sale De
ces clins d'oeil de paix
|
L'Homme
est en guerre
Il s'est fait son propre ennemi Chacun
se bat pour la meilleure place
|
Pourchassant
toute forme de vie
Répudiée par les villes-à-vendre |
Mais
l'Homme n'est qu'une théorie
Lors que nous sommes réels Et
si d'aventure il nous prend
|
Voilà
la porte ouverte au recul
Voilà le recul nous menant à la beauté |
Un
simple banc au milieu du chaos
Une dureté froide et éphémère Une
faille de l'ordre , omettant
Et
voilà une brèche ouverte
|
Nous
voilà arrêtés dans le temps
Nous voilà étanches au bruit |
Nous voilà "Ailleurs" |
Découvrant
devant nous
Une réalité toute ordinaire Mais littéralement méconnaissable |
Comme
si un brouillard éternel
Avait
, par quelque facétie
|
Mais
oui !.. Je me souviens !..
Les
formes , les couleurs , les odeurs
Tout
ce que je vois et respire
|
La
nature n'a rien à me vendre
Le hasard n'a rien à négocier Et
voilà les deux assemblés
Sous
le kiosque de l' Instant Volé
|
Une
feuille morte , ce n'est pas sale
Encore moins banal et moche |
C'est
Unique !..
C'est émouvant !.. |
NON
je ne suis pas débile !..
NON je ne suis pas idéaliste !.. |
Je
vis sur la planète des clones
Et son utérus est une photocopieuse |
Il
n'est rien d'autre autour de moi
Que du "déjà vu" , du "fac simile" |
Et
si je tente de protester
Sur le champ les coups pleuvent |
Alors
toutes ces chose éparses
Toutes différentes , toutes uniques |
Prennent
soudain Galon de Symbole
Se hissent au rang d'exception |
Je
pourrais observer chaque détail
Chaque grain de chaque matière La
somme de mes plus grandes forces
|
Que
je n'aurai toujours pas trouvé
Ne
serait-ce que deux identiques
|
Nous
confondons tous
Aimer
et admirer |
Les
perfections nous fascinent
Nous séduisent malgré nous Créent
des désirs incontrôlés
|
Mais
elles ne nous TOUCHENT pas
N'engendrent aucune émotion Elles
véhiculent et transfèrent
|
Tandis
que la Vie ...
La bête vie bien banale ... L'ordinaire
sans clinquant
|
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La
vie nous touche de plein fouet
En plein cour et à pleines tripes |
Dès
lors que nous cessons
De la mépriser par habitude De
l'ignorer par obligation
|
Parce
qu'il n'est qu'elle pour ne pas tricher
Parce qu'il n'est qu'elle pour ne pas nous décevoir |
Nous
l'avons placée si bas ...
Comment le pourrait elle ... |
Mais
ce n'est pas une salope ;
C'est une putain généreuse S'offrant
à tous , sans distinction
Sans
rancune , non plus
|
Nous
la disons parfois dégoûtante
Mais c'est par dépit amoureux Parce
que nous ne parvenons pas plus
|
Nos
griefs d'être "invivable" ...
Parce qu'elle EST ... "invivable" Opposés
à ses protestations d'innocence ...
Ne sont que querelles de divorcés |
Rôts
aigris de l'ancien temps ,
Refus de tourner la page Quel gâchis Il
est tant de mariages possibles
|
Je
me souviens bien
De ces moments offerts Par
cet amour platonique
|
Je
m'en souviens bien
Parce que je les vis souvent Et
les vivrai longtemps encor
|
Veuille bien encore de moi |
Fait l'homme à son image |
|
A chacun de ces instants |
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De l'armure qui ne m'a pas quittée : |
Maadema
La même page au format .pdf , à imprimer en N&B
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